"Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées" (Luc, 12, 35)
En cette période inédite de résistance à la crise sanitaire par le confinement, comme il est bon de savoir que nous sommes ensemble ! Afin de maintenir le lien, vous trouverez sur cette page, chaque semaine, des pistes de réflexion et d'action dont nous partagerons les fruits lors de notre prochaine rencontre d'aumônerie. Aussi, notez-les bien dans un carnet ou, tout simplement, dans votre agenda, afin que l'on puisse s'offrir les plus beaux les uns aux autres.
Mardi 16 juin 2020 : "Ben tu vois"... Bravo, trop forts, "de ouf" ! Malgré la distance, les contraintes et le flottement qui caractérise cette période paradoxale de déconfinement, vous l'avez fait ! Le troisième épisode de votre websérie "Ben tu vois" est tourné, monté et prêt à être diffusé pour la Semaine des Arts. Aussi drôle et décomplexé que les épisodes précédents, il vient révéler que ce temps inédit est un "kairos" (c'est-à-dire un temps favorable en grec), un temps de conversion et de sainteté. Merci à tous pour votre engagement, pour votre esprit d'équipe et pour votre foi qui déplacent les montagnes ! En communion de prière.
Mardi 9 juin 2020 : "Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5,14) L' Evangile d'aujourd'hui nous rappelle que notre mission est de rayonner, une invitation magnifique mais aussi impressionnante. Comment faire ? Dans sa chronique du mois d'avril dans Panorama, Anne-Dauphine Julliand, nous propose de devenir comme des vitraux : " Etre lumière, ce n'est pas briller mais éclairer. C'est se laisser transpercer pour irradier d'une lumière qui vient de bien plus grand que nous. Et garder un cœur pur, pour laisser passer son éclat et sa chaleur, en la colorant de ce que nous sommes. Les teintes que nous lui apportons sont notre manière d'être acteurs de la transmission de la lumière divine. A l'image des vitraux, nous, chrétiens, sommes des passeurs de lumière." Et quel beau vitrail multicolore est votre aumônerie ! Vous ne trouvez pas ? En communion de prière.
Mardi 2 juin 2020 : "Laissons l'Esprit Saint faire son travail" Quelle joie d'avoir pu célébrer la Pentecôte "en présentiel" et communier, enfin, après trois mois d'abstinence ! La présence invisible mais bien réelle de l'Esprit de Dieu a pris une saveur, une consistance même, toute particulière. "Quand on est dans un tunnel, on n'y voit rien, mais absurde de vouloir pour autant que le paysage à la sortie du tunnel soit le même qu'à l'entrée. Laissons l'Esprit Saint faire son travail." (Christian de Chergé). Vraiment il est le paraclet, le défenseur que Jésus nous a promis face aux interrogations, aux incertitudes et aux paradoxes du déconfinement. Alléluia ! En communion de prière.
Mardi 26 mai 2020 : Le "monde d'avec" "Faire advenir un "après" suppose d'abord de transformer la projection en projet et de ne pas en parler comme d'un sujet extérieur - un monde décidé par d'autres. Cela implique d'en faire un affaire personnelle. (...) A nous d'engager aujourd'hui des réflexion et des projets qui répondent à cet impératif du "tout est lié". Enfin, il nous faut envisager sérieusement le "monde d'avec", si incertain, par la constitution de nouvelles solidarités. Avec d'autres " affirme Marie-Hélène Lafarge dans sa chronique "Génération Laudato Si" (La Croix l'Hebdo, du 16-17 mai 2020). En particulier avec le Tout Autre, l'Esprit Saint, qui vit en nous comme nous allons le célébrer dimanche prochain. "Un surcroît d'amour, de joie, de paix ou d'un des autres fruits de l'Esprit Saint, dans une dynamique intérieure qui nous tourne vers le meilleur de nous-mêmes et de notre relation à Dieu comme aux autres peut être un des signes de l'action et de la sollicitude de Dieu dans notre vie." (Père Jérôme Guingand, sj) Cette semaine, ouvrons notre regard et notre cœur sur le monde tel qu'il est, pour y faire briller, par notre foi, notre espérance et notre amour, la sollicitude de Dieu. En communion de prière.
Mardi 19 mai 2020 : "Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,20) Ces paroles de l'évangile lues pendant la messe de l'Ascension sont les dernières que le Christ adresse aux onze apôtres dans l'évangile de Matthieu. Et ce sont aussi les derniers mots de ce même évangile. C'est dire s'ils sont essentiels ! En ce temps de pandémie, on peut parfois se demander où est Dieu, devant la souffrance, les injustices et la mort. Mais Jésus nous l'a promis : il est avec nous tous les jours, à chaque instant, comme dans la si touchante icône du "Christ et son ami". C'est à nous de l'invoquer, de nous mettre en sa présence, de lui faire une place. Et la confiance revient ! En communion de prière.
Mardi 12 mai 2020 : Déconfinement Ca y est, le jour J est arrivé, à la fois tant désiré et un peu craint... On se sent hirsute et déphasé mais tellement heureux de retrouver "les autres", l'animation des rues et la liberté de circuler. Jamais je n'avais perçu combien notre énergie se nourrit des multiples relations que nous avons chaque jour avec le chauffeur du bus, les commerçants, les personnes que l'on salue, bref, avec tous ces vivants autour de nous. Et le masque n'y change rien : la vie passe là où le virus ne passe pas. Alléluia ! Hier soir, après une journée déconfinée, la fatigue était beaucoup plus légère. Goûtons dans la louange ce temps retrouvé de la liberté. Que ma bouche chante ta louange ! En communion de prière. Mardi 5 mai 2020 : "C'est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur et vers les autres" (Pape François) Cette phrase, extraite de la bénédiction Urbi et Orbi du Pape François le 27 mars dernier, résonne avec encore plus de force en fin de confinement qu'au début, vous ne trouvez pas ? Elle nous invite à choisir ce que nous voulons pour demain : "choisir ce qui importe et ce qui passe, de séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas" précise le Pape ; et le vivre ! Relisons un extrait de son homélie sur l'évangile de la tempête apaisée (Mc 4, 35-41), elle est porteuse de germes d'avenir. En communion de prière.
Mardi 28 avril2020 : "C'est la confiance, rien que la confiance qui conduit à l'amour" (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus) Alors que la mise en oeuvre du déconfinement soulève de multiples questions et interroge notre avenir commun sur le long terme, relisons Christiane Singer qui affirmait dans son livre Du bon usage des crises (1996) : "Un arbre qui tombe fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse. Nos actualités, nos informations, ne sont faites que d'arbres qui tombent. Le monde aurait disparu depuis longtemps si ceci était l'unique réalité. Le monde tient debout par ce réseau d'amour que nous créons, vous et moi, chaque jour, et tous ces êtres qui, en cet instant, sont en train de faire quelque chose, des actes d'amour dans le monde, un regard de tendresse pour la terre qui nous entoure, pour la création. Cela tient le monde debout. " Voilà une conviction qui donne de l'élan, non ? Alors, allons-y, créons un "réseau d'amour" et le reste suivra ! En communion de prière.
Mardi 21 avril 2020: "La beauté sauvera le monde" (Dostoievski) Malgré le confinement, s'appuyant sur les extraordinaires possibilités de la technologie, les artistes continuent d'offrir au monde leur talent et leur engagement. Ainsi chacun peut se laisser toucher par la puissance consolatrice et transcendante de l'art. Je l'ai particulièrement ressentie en écoutant l'Alléluia de Haendel chanté par 250 petits chanteurs de toute la France et en regardant la chorégraphie "Dire Merci" des danseurs du ballet de l'Opéra de Paris sur la musique sublime de Prokofiev (Roméo et Juliette). La beauté nous porte au partage, le partage à la communion, la communion à l'espérance et l'espérance à la foi. Avec la communauté de Taizé, nous pouvons chanter : "Voici Dieu qui vient à mon secours. Le Seigneur avec ceux qui me soutiennent. Je te chante toi qui me relève. Je te chante toi qui me relève." En communion de prière.
Mardi 14 avril 2020: Contagieuse Espérance En ce temps pascal et alors que nous savons à présent que le confinement va encore durer un mois, les propos du Pape François, dimanche dernier, sont pleins d'une indéfectible espérance en une "victoire de l'amour (...) qui traverse la souffrance et la mort". Alléluia ! " Chers frères et sœurs, bonne fête de Pâques ! Aujourd’hui retentit dans le monde entier l’annonce de l’Église : « Jésus Christ est ressuscité ! » – « Il est vraiment ressuscité! ». Comme une nouvelle flamme, cette Bonne Nouvelle s’est allumée dans la nuit : la nuit d’un monde déjà aux prises avec des défis du moment et maintenant opprimé par la pandémie, qui met à dure épreuve notre grande famille humaine. En cette nuit la voix de l’Église a résonné : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » C’est une autre “contagion”, qui se transmet de cœur à cœur – parce que tout cœur humain attend cette Bonne Nouvelle. C’est la contagion de l’espérance : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité! » Il ne s’agit pas d’une formule magique, qui fait s’évanouir les problèmes. Non, la résurrection du Christ n’est pas cela. Elle est au contraire la victoire de l’amour sur la racine du mal, une victoire qui “ n’enjambe pas” la souffrance et la mort, mais les traverse en ouvrant une route dans l’abîme, transformant le mal en bien: marque exclusive de la puissance de Dieu. Le Ressuscité est le Crucifié, pas un autre. Dans son corps glorieux il porte, indélébiles, les plaies: blessures devenues fissures d’espérance. Nous tournons notre regard vers lui pour qu’il guérisse les blessures de l’humanité accablée." En communion de prière.
Mardi 7 avril 2020: Une Semaine Sainte particulière Tout étonnés, tant le confinement transforme notre rapport au temps, nous voilà entrés dans la Semaine sainte. "Nous sommes des êtres liturgiques parce que nous marchons dans le temps et que Dieu habite ce temps." rappelle Nathalie Nabert dans Liturgie intérieure. Malgré le temps suspendu du confinement, nous sommes appelés à poursuivre notre marche vers Pâques, soutenus par l'engagement du Pape et de toute l'Eglise à nos côtés. Le nombre d'initiatives lancées aussi bien par des laïcs, que par des diocèses, des paroisses ou des religieux pour nous permettre de vivre ensemble la liturgie pascale est impressionnant et me touche profondément. Paradoxalement, j'ai le sentiment cette année, que la liturgie de la Semaine sainte me rejoint plus que je ne la suis, que le Christ vient la vivre chez moi, dans ma maison, à ma table puisque je ne peux pas aller à l'église. Avec le Christ, entrent dans mon cœur la souffrance et l'injustice de la Passion, image des souffrances et des injustices du monde. Comme Dieu habite le temps, je n'ai plus qu'à me laisser habiter pour être pleinement présente à cette Semaine sainte particulière. Et vous, comment la vivez-vous ? En communion de prière.
Mardi 31 mars 2020: "L'équipe" C'est le titre d'une photo prise en 1954 à Vieira de Leiria (Portugal), par Jean Dieuzaide, photographe français né en 1921 et mort en 2003. Je l'ai découverte dans le dernier numéro de La Croix L'Hebdo (28-29 mars 2020). Pour vous accompagner cette semaine, je vous propose de la contempler en méditant cet extrait du très beau texte de Pascal Dethurens, professeur de littérature comparée à l'université de Strasbourg, qui l'accompagnait : "Seul, aucun de ces hommes, marins ou régatier, n'aurait la force de pousser une telle embarcation. (...) Et ainsi naît la communauté, qu'on peut nommer solidarité ou fraternité, comme on préfère, c'est-à-dire la reconnaissance que chacun, par ses propres moyens, est capable de peu. La reconnaissance, aussi, trop souvent oubliée, que les autres nous sont utiles et que nous sommes utiles aux autres. (...) Ce bateau, c'est l'humanité. On a toujours représenté le monde sous l'aspect d'un bateau. Et souvent lorsqu'il était en péril voire en danger de mort. (...) On n'en finirait pas d'énumérer tous ces bateaux qui traversent notre histoire et notre imaginaire. Tous sont des allégories de notre condition humaine, de notre navigation dans le temps, de nos prouesses et de nos naufrages, c'est-à-dire de la vie. Tous aussi nous disent que nous sommes embarqués ensemble. Dans la même galère, hélas, comme aujourd'hui avec l'épidémie. Mais dans une galère où chacun de nous a sa place, son rôle, son importance et sa dignité. A nous maintenant de nous habituer à une nouvelle manière de vivre ensemble, de travailler, de prendre soin des autres et de nous. Avec ce sentiment, peut-être, qu'un nouveau sens de la communauté prend corps. Comme les pêcheurs sur la plage de Vieira de Leiria". En communion de prière.
Mardi 24 mars2020 :"faire ce que nous devons et être à ce que nous faisons" . Cette belle définition de la sainteté ordinaire par Saint Josemaria Escriva est particulièrement touchante en temps de confinement, vous ne trouvez pas ? On est à la fois plus libre de son temps mais aussi plus tenté de se laisser aller à la faiblesse du "je le ferai plus tard". Bien sûr, parents et professeurs sont là pour nous aider à garder un rythme mais, malgré tout, faisons nous vraiment ce que nous devons ? Sommes-nous vraiment à ce que nous faisons ? Ou bien vivons nous cette période comme une parenthèse ? Voici des pistes pour relire cette première semaine de confinement transmises par une amie, animatrice en pastorale auprès d'étudiants : première semaine de confinement. Vous verrez, en prenant quinze minutes pour répondre par écrit à ces questions, vous allez retrouver un vrai sentiment de liberté et grandir en force d'âme comme nous le conseille l'Abbé Grosjean : "Force d'âme" Bonne relecture ! En communion de prière.
Mardi 17 mars 2020:Ephata ! "Ouvre-toi". Cette invitation paraît étrange en temps de confinement. Et pourtant, il demeure plus que jamais essentiel de la garder dans son cœur alors que l’incertitude et l’inquiétude pourraient nous conduire au repli sur soi. Quelle chance de posséder des outils puissants qui nous permettent de garder des liens à distance, de rester à l’écoute des réalités du monde sans pour autant sortir de chez soi ! C’est d’ailleurs l’expérience que vivent depuis toujours les moines et les moniales qui, depuis leurs cloîtres, accueillent et offrent à Dieu dans la prière tout ce qui se vit dans leur temps. Ephata ! Avoir entendu cette parole dans la bouche de Mgr Bruno Marie Duffé lors de notre séjour à Rome en février est un beau "clin Dieu", non ? C’est aussi une exigence aujourd’hui : comment puis-je m’ouvrir davantage ? Comment puis-je partager ce que je suis ? Voilà un beau sujet de réflexion et d’action pour cette semaine ! En communion de prière.
Site publié avec l'aimable autorisation de Thierry Bougère, chef d'établissement du Collège-Lycée Saint Stanislas, 2 rue Saint Stanislas - 44000 Nantes Mise à jour et modération : Orianne Duflos, animatrice en pastorale